jeudi 23 septembre 2010

Promos bières... Y a du bon mais bon....


Seul regret, le support de base reste l'affichette point de vente dans nos bars.

Alors c'est super officiel. Le lieu de consommation de bière par excellence c'est donc nos bars et snacks. Véritables espaces de beuverie amicale qu'il faut fréquenter pour ne pas rater la bonne occasion de gagner une bouteille gratuite.

A noter quand même quelques variations au niveau de l'offre de gratuité embouteillée.

Beaufort célèbre 58 ans d'excellence en offrant une bouteille gratuite (à chaque achat de produit?) et seulement à ses consommateurs de Douala. Hum... ça sent le déstockage massif à plein nez... Créativement, on est agréablement surpris même si on se demande ce que ça apporte de rappeler l'année de naissance de ce breuvage dans notre contexte. Ah oui!! Pour y ajouter une dose d'authenticité, où ai-je la tête?!! Et ce logo obligatoire qui se niche au bas de l'affiche à droite? A quoi sert-il si on ne le voit pas.


Heureusement Pilsner sauve la mise. Pas besoin d'un rappel logo inutile quand on veut driver toute l'attention sur l'offre promo produit. Donc, en plus de la bouteille gratuite, la marque nous offre des casquettes. Pour quoi faire? Se couvrir la crinière par ces temps pluvieux? Franchement, je ne vois pas le rapport entre l'accroche et les lots proposés. C'est pas comme si nous étions en pleine Coupe du Monde 2010. C'est bien connu, le Camerounais aime gagner tout et n'importe quoi. Une façon très spéciale de s'approprier le concept de Value-for-Money!




Le meilleur pour la fin.


Smirnoff Ice. Elle a un ADN tellement empathique qu'on regrette presque cette promo inutile pour l'image de la marque. Je répète.... Hum... ça sent le déstockage à plein nez! Il aurait fallu prendre le contrepied de cette météo pluvieuse où le mercure baisse jusqu'à 9° pour montrer le mérite d'une Smirnoff Ice par ce froid tropical dont ont horreur les célibataires-cibles de la marque. On nous promet le dernier cri de l'ordinateur portable + camescope HD plus des milliers de bouteilles gratuites en signe et en 6-pack. Sérieusement, cette marque n'a pas besoin de promo autre que des promo collectors avec des bouteilles designées (design) spécialement pour l'occasion. Quand nos brasseurs apprendront qu'il est temps d'encourager le home consumption en proposant les 6-Pack (je l'avoue Malta Guinness s'y est essayé en 2004 et ça a bien marché pourtant) plutôt que de nous vendre les bouteilles en single dans les grandes surfaces, on arrivera à proposer de vraies offres centrées sur l'ADN de chaque marque plutôt que de les enfermer dans le ghetto-bar. Créativement, l'ADN de la marque s'exprime à fond la caisse. Les lots incrustés dans le bloc de glace. Une bouteille super stylisée qui donne envie de la prendre!

We are the world...

Mauvais goût!

Il faut donc le reconnaitre ! Pas de bon sens... Beaucoup de faute de goût et puis quoi encore. Ce matin sur les ondes de Voltage 2, à 10h27, je suis à bord d'un taxi lorsque j'entends la mélodie WE ARE THE WORLD détournée au profit de Canal 2 International.

Ma surprise totale s'est muée en une envie irrépressible de vomir. Comme ça, mine de rien, Canal 2 International serait devenue une cause humanitaire? Une cause à défendre pour le bien être des peuples en souffrance?

Refrain : C'est Canal 2, la chaine leader
C'est la télé qu'il fallait au pays pour nous soulager
Elle nous divertit, nous informe et nous cultive

Ah oui... Rien que ça? Et puis quoi encore? Alors on détourne une chanson humanitaire pour s'auto-glorifier éhontément à la face de tous les Camerounais. C'est vrai donc en fin de compte, les Camerounais ne connaissent pas la honte, les Camerounais sont les chantres du ridicule et on s'étonne d'être la risée ou même de provoquer la méfiance de nos voisins.

WE ARE THE WORLD restera toujours cette chanson humanitaire enregistrée en 1985 par le l'exceptionnel groupe baptisé USA FOR AFRICA (United Support of Artists for Africa) , dédiée à la collecte des fonds pour lutter contre la famine en Éthiopie. Le single a raflé toutes les récompenses musicales de l'époque et s'est vendu à plus de 20 millions d'exemplaires et permis de récolter quelques 65 millions de dollars US.

Le 1er février 2010, 25 ans après l'édition originale, dans le même studio d'enregistrement, 80 artistes unissent leurs voix pour le titre WE ARE THE WORLD 25 FOR HAITI afin de récolter des fonds pour venir en aide aux sinistrés du 12 janvier 2010.

Alors Canal 2 International. Quelle cause défendez-vous? Le choléra? La corruption? Ou tout simplement la peur du lendemain quand les Camerounais seront lassés de votre chaine TV!!!

mercredi 22 septembre 2010

Marre des visuels qui veulent rien dire...


Quand sortirons nous nos créations imprimées du triptyque Accroche - Visuel - Bloc Marque/Signature? A croire que nous sommes obligés en fin de compte.

Une photo vaut mille mots, ça on le sait bien! Mais alors que fait t-on des photos qui n'ont aucun sens? On les met quand même en espérant qu'ils vont renforcer le visuel? Contrairement au débat sur l'antériorité entre l'œuf et la poule, la publicité moderne reconnaît la force évocatrice et la valeur des mots biens agencés. Le visuel constitue souvent la petite touche de fantaisie qui rend tout l'ensemble agréable.

Où sont passés nos rédacteurs en agence? Où sont passées ces bonnes vieilles formules subtiles, parfois choc qui parlent d'elles-même? Pourquoi toujours nous encombrer du visuel niais du bon acteur toujours souriant le téléphone scotché sur l'oreille? Y a en tout simplement marre!!!!

Bad Photoshop



Je ne suis pas un expert en logiciel d'infographie mais ça saute au yeux!

La dernière campagne Unilever dédiée à Signal Calcium Double ressemble à un hommage à la taxidermie. Ce traitement de l'image que j'ai déjà vu à plusieurs reprises dans Comnews à chaque fois qu'on illustrait M. Hubert Fondop que je retrouve dans la création de Signal est pour moi une insulte à l'annonceur qui, c'est bien fait pour sa gueule, a quand même validé cette "chose" avec une touche de fantaisie (des dents en guise de boucles d'oreille) - et le collier de têtes de morts c'est pour quand? Pour la prochaine campagne contre les branchements frauduleux AES-Sonel?

Signal Calcium Double, c'est le produit bucco-dentaire avec des effets sur la peau. Ah oui, on a une peau matte sinon momifiée donc.

Amateurs de photoshop en agence, le réalisme en matière de produits de consommation de masse, reste une très bonne option. Passe encore pour des dents plus blanches que blanches mais cette peau n'est signe de vitalité... Du tout! Donnez à l'Oréal ce qui appartient à Bettencourt.

Carrefours!





On a très longtemps décrié l'absence des panneaux de signalisation dans nos grands carrefours mais en même temps, les panneaux publicitaires de tous formats les ont envahit allègrement avec la bénédiction des autorités.

Prenons par exemple le cas de notre Rond Point 4e : 3 (trois) supersigns appartenant à Global Outdoor, 9 (neuf) 18m² et 16 (seize) 12m² que se partagent goulument Media Plus, Agence Public, Mediacom, Spectrum et j'en passe.

Loin d'ouvrir le débat sur l'impact réel d'un tel foisonnement de supports sur un même lieu par crainte de m'entendre répondre que Le Times Square à New-York fait pareil, c'est le côté esthétique de ces supports qui pose un réel problème. L'affichage doit faire corps avec l'aménagement urbain et non le dénaturer. Le cas du Rond Point 4e n'est pas le seul. On pourrait évoquer les tristes cas de l'École Publique Deïdo, du Carrefour Ndokoti, de la Pénétrante Rond Point Deïdo - Bonabéri où chaque régisseur (agréé, c'est le cas absolu de le souligner) dispose de son espace public comme il l'entend au mépris de la loi de l'harmonie. Pourquoi certains panneaux sont plus hauts que d'autres? Pourquoi certains panneaux froissés voire cassés par l'effet des intempéries ne sont pas remplacées? Pourquoi ne pas imaginer de nouveaux matériaux conformes à notre météo comme cela se fait ailleurs (panneaux flexibles, etc.)? Pourquoi des individus affichent leurs affichettes sur des supports déjà payés par des annonceurs?

Revenons à notre carrefour qui la nuit est obscure et deviens le nid des brigands de tous poils qui peuplent notre belle cité. Même les supersign Global Outdoor ne sont plus éclairés la nuit. des brigands, auraient, semble-t-il, déterrés les câbles d'alimentation électrique. Pfffff!!!

mercredi 15 septembre 2010

Le brand content au secours de la culture?

Au commencement était le verbe et le verbe s'est mué en chanson avec l'aide des instruments de musiques.

Au milieu était également la Socinada et le Fodic qui tant bien que mal finançaient respectivement la musique et le cinéma camerounais.

Comme toute belle aventure avec ses hauts et ses bas, il y a un déclin qui mue en extinction complète si rien n'est fait.

Aujourd'hui, il relèverait de l'hérésie que de parler du cinéma camerounais. Au moment où on célèbre le cinquantenaire de ce cher et beau Cameroun, nos 50 ans de cinéma n'ont que 5 films (Tam tam à Paris de Sita Bella - années 60 et 70, Muna Moto de Dikongue Pipa - années 70 et 80, Les Coopérants de Arthur Si Bita - années 80 et 90, Quartier Mozart de Jean Pierre Bekolo - années 90 et 2000 et enfin Confidence de Cyrille Masso - années 2000 et 2010) pour témoigner de notre long parcours culturel (stérile?). Côté musique, les beaux jours où le makossa trônait sur le continent dans les années 80 sont révolues... Place aux sons et songs from West Africa avec en tête la déferlante découpé-calé-décalé-coupé de toutes sortes avec les atalaku/salamalecs qui vont avec. Depuis le boom lancé par les Magic System, il n'y a pas que la place parisienne qui est conquise. Quand les vibes d'origine africaine sont mixés par les DJ de la trempe de Bob Sinclar, les songs de Youssou N'dour restent relégués dans le rayon World Music. Nos amis Ivoiriens sont talonnés (ou, selon les zones d'influence, devancés ) par nos Naija friends du style Jay Martins.

Comment nos artistes chanteurs musiciens ont pris le train de la survie qui se mue bon an mal an en succès populaire? Au début des années 90, un phénomène inauguré par Koffi Olomidé va bouleverser les mélomanes d'Afrique Centrale et même du monde : la citation des noms. Il se raconte que la citation des noms dans les chansons qui plus tard allaient devenir des hits (justement parce que les noms sont cités : toute personne dont le nom était cité se devait d'acheter sa cassette audio, son disque vynil et aussi le CD audio qui faisait ses premiers pas sur nos marchés). On achetait le support pour écouter son nom ou pour écouter les noms des personnes qui nous étaient familiers. Et puis un jour, Petit Pays utilisa le filon et force est de reconnaitre aujourd'hui que cet artiste a su maintenir intacte sa popularité jusqu'à devenir le chouchou des annonceurs les plus puissants du triangle national s'il ne faut citer que PMUC et les Brasseries du Cameroun. Aujourd'hui encore, les noms des people de la politique, de l'administration, du divertissement, des affaires et du sport incrustent à foison les compositions musicales makossa, bikutsi, assiko, bendskin et j'en passe. Petit Pays a poussé la "créativité" plus loin en faisant danser les mélomanes rien qu'avec R-O-B-O-C-O-P!!!

Bien avant que la planète des communicants et marketeurs de tous bord s'extasient aujourd'hui sur le brand content ou contenu de marque, le Guide Michelin était à fond sur le créneau. Bien avant que l'Afrique ne prenne le relais de la déferlante brand content, nos chanteurs étaient sur ce créneau somme toute engageante et qui suscitait des réactions qui sont du domaine de la parole. A contrario du spot radio, du 4x3m et ses avatars ou du film TV unidirectionnel focalisé sur le discours de la marque, nos chansons people ne servaient pas qu'à nous trémousser mais à nous faire parler, nous extasier, nous interroger.

Demain, nos productions musicales audio et vidéo intégreront les marques de tous les jours dans leur conception. La marque gagnera un nouveau terrain d'expression qui relève soit de la culture ou du divertissement. La marque sera plus utile au niveau de sa perception que mercantiliste.

Ainsi, Alphonse Béni qui s'enfonce et enfonce le soi-disant cinéma camerounais dans les méandres de l'oubli ne sera plus seul. Une marque pourrait favorablement influencer la qualité de ses films. Attention, il ne s'agit pas pour la marque de s'incruster au point de détruire tout élan créatif, mais de jouer la carte de la subtilité pour ne pas pas agresser l'audience. Ainsi, nos artistes producteurs de vidéo clip ne nous serviront plus des rebuts de plan fixe, fond animé et autres montages dégueulasses. Ainsi au lieu d'embêter les annonceurs pour les sponsoring à n'en plus finir, les producteurs et autres prometteurs de contenu éditoriaux pourront solliciter une partie des budgets marketing et les consacrer dans un processus de création qui a l'unique avantage de vivre dans le temps car toute œuvre créative n'est jamais perdu. Les marques sont plus que jamais dans une logique atemporelle que les artistes et producteurs peuvent leur fournir...