samedi 23 octobre 2010

Histoires de désamours.

Il était une fois, une grande grande surface chic qui voulait aussi faire grand public ou du moins être perçue grand public. Son offre de produit se traduit en ameublement, déco d'intérieur, sport, bricolage, cuisine, cosmétiques et autres. Et pour donner un coup de neuf à sa communication, elle s'adressa à une agence qui lui imagina une série de campagnes bi-média (affichage et TV) sans oublier le branding de véhicules de livraisons. La magie opéra. L'action conjointe de la TV diffusée entre autres sur Canal 2 et de l'affichage dans les grands carrefours de Douala dopa la fréquentation de la grande surface et certainement les ventes. Avant cela, la grande surface proposait également des SMS promotionnels aux abonnés Orange qui avaient la possibilité de bénéficier de 10 à 20% de réduction sur les achats effectués.

Et puis, il y eu le cas Alex Siewe. Ce client avait fait l'acquisition d'un salon en cuir dont la valeur se chiffre en millions et qui malheureusement s'est détérioré à la vitesse de la lumière laissant ainsi penser que le salon n'était pas si-cuir que cela. Il faut noter que la grande surface proposait aux entreprises, une plateforme permettant à leurs employés de s'équiper avec un paiement échelonné. Malgré les réclamations et relances de M. Siewe, la grande surface s'obstinait à ne pas considérer qu'elle avait le devoir de remplacer l'acquisition défectueuse. Alors ce dernier se lança dans une campagne de dénonciation / sensibilisation sur Internet. Envoie d'emails groupés, posts sur facebook et les réactions aidant, la grande surface finit par céder. Le client ayant gain de cause annonce tout de même sur les mêmes supports Internet que la grande surface et lui ont trouvé un arrangement à l'amiable.

Tout conte de fée qui se ressemble a un happy-end.

Dans la vraie vie, la réalité est toute autre et désormais, les champions de la grande distribution ou même les industriels et fabricants de produits de grande consommation ou les opérateurs de services devront comprendre que les cibles de consommateurs disposent, au-delà des associations de consommateur (quasi-inexistantes chez nous), des tribunes d'expressions relayées par toute la communauté internaute. On se rappelle encore le tolé qu'a provoqué la dénonciation du service MTN Zik par le site d'information Kaï-Walaï. A tel point que la Direction Générale a réagi par un communiqué de presse.



Pour en revenir à notre histoire de grande surface dénommée Orca, on s'étonne aujourd'hui qu'elle affiche des nouveautés dans un style totalement à l'opposée de ce qu'elle a présenté lors de ses campagnes précédentes signées Voodoo. Peut-on raisonnablement penser que les campagnes Les Galéries Peyrissac ont semé les germes d'un désamour profond entre Voodoo et Orca?

Toujours est-il qu'Orca joue dangereusement avec son image au point de l'écorner à souhait. tenez, une mise en page (c'est le cas de le dire, car il ne s'agit pas de créa) faite n'importe comment avec des clichés d'une platitude déconcertante. Pour faire bonne mesure, Média Graphic (agence? régie? imprimerie?) va même (avec la complicité distraite de l'annonceur?) jusqu'à changer la signature. On passe alors de l'Univers de choix à l'Univers du choix. Grande révolution en somme.

lundi 18 octobre 2010

Meilleure Promo de l'Année?


Elle avait commencé par un teaser fleuve devenue la marque de fabrique de la maison Camtel. 4 semaines et puis la révélation est tombée comme une super bonne nouvelle il y a 10 jours : appels et Internet illimités à 29 900 FCFA/mois.

Loin d'encenser la créa, il faut tout de même louer l'offre en elle-même. Et de reconnaitre que malgré ses défauts et déchets en matière de communication autour de ses offres, Camtel reste un acteur majeur dans le secteur des télécoms, mieux encore dans la démocratisation des offres. On lui doit la baisse considérable des prix des appels nationaux et vers l'extérieur avec Easy et Easy Call à travers la plateforme Cityphone, on lui doit également l'accès facile à Internet grâce au CDMA toujours supporté par Cityphone et voilà qu'on monte d'un cran avec l'offre double appel + Internet illimités. Une offre claire et précise. Une offre sans fioriture qui n'a pas besoin d'astérisque pour indiquer au consommateur, les conditions d'utilisation. Une offre à laquelle s'assimilent tous les abonnés Camtel ou non.

On a envie de dire, ça c'est de la promo. Car elle remplit les objectifs que l'on attend d'une promo (1) augmenter les ventes (2) recruter de nouveaux consommateurs par l'essai du produit (3) récompenser les consommateurs actuels en les fidélisant à la marque/produit.

Exit les promesses fallacieuses de gains douteux, exit les gains qui n'en mènent pas large, exit les path-to-reward longs, lassants et décourageant, avec les fiches à remplir pour vivre dans l'espoir d'un tirage au sort favorable. Une vrai promo se recentre sur le produit/service offert. Une vrai promo met en lumière le produit et agit comme un agrégateur d'intérêt vis-à-vis de ce produit/service, le fait acheter pour ce qu'il est. Une vrai promo renforce la crédibilité de la marque et rien d'autres. Une vrai promo offre au consommateur ce que ce dernier est en droit d'attendre du produit ou du service et pas que des terrains, des voitures, des gadgets ni même des ordinateurs ou appareils photos à la mode.

Bravo Camtel. Loin d'être originale, l'offre a le mérite de susciter toute l'attention et l'intérêt du public. Les jaunes et les oranges n'ont qu'à bien se tenir malgré les millions d'abonnés qu'ils affichent. Camtel, pourrait frapper encore plus fort avec une offre triple-pay! Innovate!!!

Elections Cameroon


Au moment où le Président de la République signe un décret constatant la mise en place de Elecam (rendu public le vendredi 15 octobre 2010 à travers les ondes de CRTV radio) après que le SDF a saisi la Chambre Administrative de la Haute Cour le 7 octobre dernier pour dénoncer l'appel à s'inscrire sur les listes électorales par Elecam (Elections Cameroon) lancée en juin dernier. En effet, cette structure autonome et indépendante chargée d'organiser et de contrôler les élections créée par la loi N° 2006/O11 du 29 décembre 2006 devait être constatée par décret présidentiel.

Depuis juin 2010, Elecam multiplie réunions et interventions sur les ondes radio et TV pour appeler les citoyens à s'inscrire sur les listes électorales. Il y a 15 jours, un nouveau pas a été franchi avec l'affichage. L'affiche est tout simplement indescriptible, c'est le niveau zéro de la création car nous avons vu pire avec la campagne de sensibilisation au tabagisme qui obligeait les fabricants à consacrer 50% de l'emballage à des messages de prévention.

A savoir si le décret présidentiel annule les actions antérieures de Elecam, nul ne le sait. Mais si ce décret peut tout au moins permettre de désafficher cette insulte grave aux métiers de la communication et de la publicité, on en serait soulagés. Comment imaginer que des Camerounais assimileront plus de 3 paragraphes de textes en 5 secondes ou même moins. Faut-il donc s'arrêter aux abords de nos axes routiers et risquer de se faire percuter par des automobilistes parce qu'on veut lire tout le hiatus incompréhensible de Elections Cameroon? Car il ne s'agit pas là d'un 4x3m, mais d'un flyer de 12m² tout aussi inefficace!

Grand Prix Cycliste International, et de 10!











Quand allons-nous mutualiser les communications des évènements sportifs devenus des rendez-vous annuels qui animent notre paysage? Pourquoi toujours faire bande à part alors qu'on œuvre pour la même cause? Les régisseurs d'évènement dans ce pays c'est pour quand?

Rendue à sa 10e édition, la communication autour du Grand Prix Cycliste International Chantal Biya peine à s'inscrire dans une logique professionnelle. Les sponsors officiels se contentent d'illustrer leur implication financière et/ou logistique à travers de l'affichage. Et encore si cet affichage était brillamment pensé, on ferait un grand pas. A côté de l'affichage du PMUC resté fidèle à ses codes couleurs et graphiques mais surtout épuré et festif, Camtel nous sert un grand fouillis somme toute bordélique trainant avec elle la flopée de sponsors de second ordre figurant piteusement en bas de l'affiche. Pire encore, on nous flanque le visuel de la première dame comme si le fait que la compétition porte son nom ne suffisait déjà pas assez. Nous ne sommes pas loin des communications des républiques bananières où l'image des personnalités du monde politiques sont utilisés à profusion. Dans le cas qui nous intéresse, l'utilisation de l'image des personnalités importantes, de par leur proximité avec le pouvoir, doit obéir à des codes très pointus, surtout lorsqu'ils entrent dans le champ de la publicité. Au Cameroun, la réputation et la popularité de la première dame n'est plus à refaire, alors pourquoi utiliser son image?!

Sans prêcher en faveur de l'affichage du PMUC, il est grand temps que nos compétitions sportives ou tout autre évènement de grande ampleur ait des régisseurs capables de réunir tous les sponsors autour d'une communication profitable à chacun. Une seule création comme c'est le cas du Salon de l'Auto à Paris (2 - 17 octobre), des relais de communication au-delà de l'affichage. Ici, l'affichage semble être le support de visibilité ultime. Normal, c'est le support où il est permis de faire n'importe quoi, au mépris du public. Comment expliquer qu'il n'y ait pas de retransmission TV sinon les comptes rendus dans les journaux TV qui sont répétés dans les émissions sportives.

Alors, chers sponsors, vos logos sur des affiches... C'est un peu léger vous ne trouvez pas?!