mardi 7 avril 2009

Inculturation





L'une des manières les plus efficaces de s'adresser à ses cibles c'est de parler leur langage. Les codes sont ainsi plus faciles à décrypter et comme on dit dans le langage courant :"le courant passe"

Mais quand notre Orange préféré, pour se pâmer de sa distinction en tant que opérateur ayant contribué à la forte pénétration de Internet dans les foyers africains. L'internet de qualité bien entendu. Mais comme on dit souvent, c'est quand on dit bravo au champion que ce dernier perd ses moyens. Le claim "c'est clair et net" matérialisé par cet arobase dessiné avec des gouttes d'eau sur une surface transparente marquait bien cet auto satisfecit. Mais Internet et toute sa clique d'ordinateurs, de câbles, de modems, de claviers, d'écrans, de clics, de codes binaires détestent franchement l'eau. Eh oui, l'eau s'est infiltrée dans la livebox d'Orange et là, tout est devenu clair : la livebox, ça craint quand il pleut. Et la météo s'est aussi invitée dans la partie : l'orage n'aime pas les liaisons radio. En février et mars, la météo a permis de clarifier et de démontrer les limites de la livebox. Rain falls in the network. Alors, là Orange a raison de crier tout haut, avec la posture la plus arrogante possible : "laissez le bêp bêp ! " L'internet au rabais. La livebox à 25 OOO balles? Y a de quoi faire bouger Camtel et MTN. La livebox à 25 000 balles, c'est vachement tentant! Sauf que l'approximation démontrée par le produit/service ces derniers temps jette un sérieux doute dans la prise de décision. Ce d'autant plu que le montage financier qui soutient l'argumentaire de vente engage le client sur plus d'un an.

Depuis ce weekend, Orange fidélité remet une couche avec "le bien est bien". On y voit une grand'ma, la main sur le coeur montrant bien qu'elle est émue (pour ne pas dire choquée au point de friser la crise d'apoplexie) devant un cadeau qu'une autre main lui tend : jeu de main, donnant donnant, le bien est bien en fin de compte. Le hic, c'est que la première campagne fidélité est entâchée de mécontentements exprimés par les aficionados Orange. Plusieurs clients trouvent peu cher payé les gifts comme des t-shirt ou des serviettes de bain pour récompenser leur fidélité. Gageons que ce nouveau bien sera vraiment bien.

Faut-il pour autant penser que Orange a pris le parti de parler aux Camerounais comme au quartier? Ce qui n'est pas fondamentalement négatif. Mais on a envie de penser que Orange cause le "noutchi" aux Camerounais vivant au Cameroun. Demain, on risque fort bien tomber sur des claims comme : call ma go avec Orange / le meilleur réseau c'est celui qui libère / on attend le crédit, le crédit vient...ou You must calculer (par MTN), Impossible n'est pas Camerounais (par Pelforth brune)

1 commentaire:

  1. Les claims à la fin de l'article...il y a de quoi éclater de rire
    Il n'y a pas de mal à parler aux clients comme au quartier. Si le message atteint le destinataire et l'incite à
    l'action, c'est ok. Mais je crois que l'une des choses qui fait une grande marque, c'est sa personnalité, c'est à
    dire la façon dont elle se présente au public. Et ceci inclue le langage, les symboles et l'expérience. Sauf
    changement majeur dans la vision de l'entreprise, Orange ne peut pas être un jeune de banlieue un jour
    (laissez le bêp bêp), et un autre jour, parler de façon impersonnelle.
    Les créatifs en agence et même le marketing doivent faire attention à conserver une certaine identité.

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