mercredi 14 octobre 2009

La saison des Expo


Depuis quelques années, octobre est en passe de devenir la période de rentrée des galeries de la City of Douala. En l'espace de deux semaines, les galeries ont ouvert leurs lofts feutrés bon chic aux publics bon genre de la cité-à-ras-les-eaux pour tour à tour exposer Eboa Lotin, The Other Side (Galerie Carlad) avec en trame, l'édition d'un coffret de 3 CD sur ses meilleurs succès dont les mélodies nostalgiques nous rappellent notre réalité actuelle.

Ensuite le The Last Picture Show VI qui s'est déployé à la Maison du Parti, jeune bâtisse du renouveau dont le délabrement épouse bien la décrépitude de la rigueur et la moralité introduite en 1984. Le show passe pour être l'évènement le plus couru par une certaine élite recrutée au sein des entreprises sponsors de l'évènement. Quand le show artistique devient un case culturel, on parle de showcase.

Les quartiers populeux ne sont pas en reste. New-Bell ou Neu-Bell pour les intimes, fait son sursaut artistique lorsqu'un trust de caricaturistes revisite l'actualité politique en crayonnés tranchants et bulles acerbes. Posture qui ne tranche pas avec le lieu obscur où a lieu l'expo : quelque part dans une caricature de building logé face à la pharmacie qui donne au cimetière du coin. A croire que les artistes veulent enterrer cette politique assassine qui les confine dans le ghetto depuis les indépendances-tcha-tcha-toute-la-nuit. Loin de parler de caricature d'expo, il s'agit de remarquer le rapport de force qui s'installe entre les artistes qui bénéficient de la manne sponsorielle et ceux-là qui se bousculent dans un 35m² pas toujours bien éclairé ni bien ventilé et parfois même pas bien fréquenté en terme de collectionneurs.

Et enfin, y a l'Open Studio qui ouvre ses portes le 15 octobre à la Galerie Mam à Bonanjo. Jacques Joël Mpah Dooh, l'un des plasticiens qui compte dans ce florilège d'artistes décrits dans l'Ivresse du Papillonneur Manga, va nous plonger dans son univers de plexiglas marqué au fer à souder et auréolé de fils de fer suspendus par des fils à pêche. Ce n'est qu'un simple aperçu du dispositif qui promet d'attirer une foule d'amateurs, de collectionneurs, de m'as-tu-vu, de snobs, de pète-secs, de prétentieux, de reporters, de jeunes vioques, de vieux djuns, de blaireaux de la première heure et des bleus de la dernière heure.... C'est aussi ça l'art. Un fouillis d'idées qui s'expriment dans un espace clos avec l'appui logistique du buffet. Miam-Art!

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