mercredi 28 octobre 2009

Quand les pubars sonnent la fin de la récré?


Hier dans l'émission Tous à l'Antenne, les intervenants de la la grande famille de la communication publicitaire ont débattu des lois régissant le métier, les attitudes et les comportements pas toujours correctes des professionnels de la pub : agence conseil, régisseur, support/diffuseur et enfin, les pistes d'assainissement du secteur.

Tout part de cette journée du 16 décembre 2009 durant laquelle Michèle Ebongue, déléguée régionale de la communication pour le Littoral a porté serment comme officier de police judiciaire à compétence spéciale pour le contrôle de la publicité. Désormais, madame le délégué est habilitée à constater les infractions, à procéder aux enquêtes et saisies qui seront transmises au préfet territorialement compétent, à définir les règles liées à la forme et au contenu des messages publicitaires selon les articles 44, 50 et 51 de la loi précitée. Tout porte donc à croire que l'anarchie que l'on observe dans le secteur de la publicité à Douala, poumon économique du Cameroun, va bientôt prendre fin.

En effet, force est de constater les dérives en matière publicitaire orchestrées par les annonceurs, les agences conseils, les régisseurs et les supports. Dérives quelquefois décriées par le public et les observateurs avisés.

Pour donc en discuter et lever les équivoques de part et d'autres, Joly Koum et ses co-interviewers Paul Mahel et Jean-Jacques Zé à qui il faut faire le reproche de n'avoir pas suffisamment préparer l'émission dans la mesure où leurs questions dévoilaient leur ignorance totale des usages et procédures au sein des annonceurs, agences-conseils et régisseurs; usages et procédés qui aboutissent à la création publicitaire et à la diffusion des messages sur les antennes radio et TV et sur les affiches routières. Les présentateurs de "Tous à l'antenne" avaient réunis autour de quelques petites tables et dans un décor triste qui rappelle les débuts de la TV au Cameroun (il y a encore bien du chemin à faire) un panel d'invités dont on connait l'activisme quand il s'agit de parler de publicité au Cameroun :

- Gabriel Kouéni qui est en passe de battre tous les records de citations dans Google.com

- Jean Paul Tchomdou dont on s'étonne qu'il ne soit pas sur le plateau en tant qu'annonceur mais plutôt en tant que promoteur d'une association professionnelle qui ambitionne de réunir les pro de la pub. Où sont-ils ces pros de la pub? Ceux qui ont des agréments pour exercer le métier d'agence conseil ou de régisseur? Les freelances stratèges en publicité ou créatifs refoulés qui évoluent dans l'underground? Les humoristes concepteurs rédacteurs scénaristes? Les présentateurs TV?

- Willy Kamayou dans son costume d'annonceur habitué des couloirs de Canal 2 où il négocie volontiers les tarifs de diffusion de ses films TV

- Bobby Shamane, créatif dont on reconnait l'immense qualité à tel point qu'il est plus intéressant pour lui de bosser à son propre compte après avoir arpenté les pièces obscures et bruyantes des département créa en agence pas toujours équipés comme il faut

- Thierry Ekouti de Theli RP, éditeur du magazine de référence de la communication publicitaire au Cameroun ComNews qui tarde encore à répondre parfaitement aux attentes des professionnels surtout au niveau du contenu et de la pertinence des analyses. A cette allure, difficile de concurrencer définitivement le "Mardi Com" du quotidien Mutations passé maître dans le "cirage des pompes" des agences conseil et annonceurs. On a presque envie de regretter l'époque où Bouba Kaélé (aujourd'hui transfuge rangé et bien dans sa peau) "massacrait" quelques campagnes mal inspirées et mal exécutées

- Théodore Ndanga coordonnateur du service commercial de Canal 2 qui devait donner son point de vue opérationnel en tant que diffuseur

Face et avec tout ce monde, nos deux personnalités institutionnelles : Michelle Ebongue et le Professeur Zogo, conseiller technique N°1 au Ministère de la Communication qui tous deux s'érigeaient en pédagogues pour adultes indisciplinés.

Qu'est ce qu'on a pu tiré du débat mené par nos fils de pub nationaux ?

0. Le logo+Typo de l'émission "Tous à l'antenne" doit être sérieusement revu. C'est un rebut de création qui ne participe pas à valoriser l'aspect esthétique des émissions de nos TV locales en général. J'espère que Bobby Shamane leur offrira gracieusement un habillage d'antenne. Côté plateau, l'espoir n'est pas encore permis. Si CRTV n'arrive pas à améliorer le plateau d’Actualité Hebdo (à croire que voir Ibrahim Shérif vieillir sous nos yeux dans un décor désuet) plait à nos pontes de la TV nationale.

1. L'absence dans ce pannel des conseils média. Le conseil et le planning média est une compétence de plus en plus externalisée à l'agence-conseil.
Les professionnels du métier continue à créer le flou à ce niveau en intégrant cette compétence dans la régie. En aucun cas, le régisseur n'est pas un média planner. Sur ce plan, Jean Paul Tchomdou a raison de décrier les dérives des régisseurs qui au lieu de proposer les meilleurs tarifs de diffusion des publicités, sont même plus chers que les supports qui leur consentent des commissions. Le régisseur est un vendeur d'espaces et justement parce qu'il achète ces espaces en gros, il doit être capable d'offrir le meilleur prix. Dans un contexte aussi compétitif, il ne faut pas reprocher aux annonceurs de s'adresser directement aux supports.

2. L'attitude suicidaire des agences conseil vis-à-vis des annonceurs et des régisseurs. Comment expliquer que les annonceurs soient pris en otage par leur propre agence conseil du fait du non règlement des diffusions des publicités? L'annonceur qui a entièrement réglé la diffusion d'une campagne auprès de son agence conseil et qui finit par apprendre que le support n'est pas entièrement réglé n'a pas d'autre choix que de s'adresser directement au diffuseur pour les prochaines campagnes. Dans ces conditions, on ne peut pas reprocher à Théodore Ndanga d'être ouvert aux sollicitations des annonceurs pour qui il est important que les campagnes vivent sur les antennes pour assurer un minimum de visibilité. De même qu'on ne peut pas blâmer Willy Kamayou de se macquer avec les diffuseurs pour des raisons d'efficacité dans la gestion des budgets de communication.

3. L'image de Michelle Ebongue s'offusquant de ce que Jean Paul Tchomdou parle d'une association réunissant les professionnels de la publicité au Cameroun pouvant et devant auto-réguler les contenu des messages publicitaires pour qu'ils soient conformes aux lois et règlements du métier, est révélatrice de ce que la chaîne des intervenants de la publicité auront à faire à une gendarme impitoyable. En fin de compte, pourquoi pas adjoindre à la mission de la déléguée régionale de la communication un "bureau de vérification de la publicité" pour éviter toute dérive ?

4. La mauvaise foi justifiée par une contrainte majeure, celle de faire du chiffre, affichée par un Théodore Ndanga qui semble ignorer sa responsabilité à diffuser des publicités de mauvais goût orchestrés par des annonceurs sans foi ni loi et des "humoristes" créateurs véreux assoiffés de publicité mettant en danger l'équilibre psychologique et la santé des téléspectateurs fragiles (les enfants). C'est quoi ce bonbon que plusieurs personnes sucent goulûment? C'est quoi ce bonbon qui se retrouve sur un fauteuil, sans son emballage, et que l'on remet dans la bouche? C'est quoi ce film TV que l'on fait tourner par les enfants et des adultes retords?

5. La parade de Kouéni Gabriel, qui ne rate aucune occasion de parler de ce métier "qui nourrit bien son homme." Qui ne rate pas l'occasion de parler de sa contribution personnelle dans les tentatives d'assainissement du métier. Mais, en fin de compte, il faut bien travailler en attendant que les choses suivent leur cours et surtout que les textes d'applications soient décrétées par les autorités en vigueur. Il faut bien travailler. Il faut surtout vulgariser cette loi, ces améliorations qu'on dit avoir apportées afin que tous accèdent au même niveau d'information.

6. La solitude de Bobby Shamane qui a bien pu se rendre compte que la contribution du créatif n'est pas toujours considérée à sa juste valeur. Il s'est senti obligé de prendre fait et cause pour les chefs de pub que Jean Paul Tchomdou fustigeait à loisir, leur reprochant presque de ne pas être assez imaginatifs ni percutants. Les annonceurs camerounais brillent par leur narcissisme incurable. Vous avez beau déployer toute un argumentaire, chiffres et études à l'appui, l'annonceur n'en a rien à faire. On a beau se réfugier derrière la phrase magique "le client a validé" pour se dédouaner mais c'est la triste réalité. Le client valide toujours ce qui lui plait au mépris du marché. L'annonceur camerounais se prend pour la marque dont il a la charge. L'annonceur camerounais veut, lorsqu'il sort de chez lui le matin, voir ses "affiches" sur son parcours et s'en enorgueillir. Or il oublie qu'il a rédigé péniblement un brief. Il ignore totalement comment juger objectivement une stratégie créa ou média. L'annonceur camerounais joue de son feeling se prenant pour des Richard Branson qui eux, ont créé des marques qui leur ressemble, des tendances qui les accompagnent.

7. Le muselage de Thierry Ekouti à qui on n'a pas toujours donné l'occasion d'exprimer sa pensée jusqu'au bout. Le vice est poussé à l'extrême quand Joly Koum remercie le professeur Zogo de s'être déplacé de Yaoundé pour honorer le plateau. A ce que je sache, Ekouti n'a pas ses locaux à l'Ovalie.

Il est temps que les communicants soient aux places qu'il faut. Il a raison Jean Paul Tchomdou quand il affirme qu'aucun publicitaire n'est intégré dans la fonction publique depuis la sortie de la première promotion Publicité de l'Esstic. Le mieux encore, c'est de continuer à mener la réflexion à travers des rencontres formelles loin des objectifs des caméras et surtout en mettant l’égo des uns et des autres de coté pour mieux codifier le métier. Le titre de l'émission sur ce point vient comme une gifle à tous les panélistes. Avant d'être tous à l'antenne (heureusement ou malheureusement, plusieurs professionnels du métier invités ont brillé par leur absence), il faut se mettre tous au travail.

11 commentaires:

  1. Bonne lecture ,
    le concepteur "Tous à l'antenne" a aussi fait un mauvais brief sur le thème concernant la pub et le diffuseur à rendu public.

    Voilà les maîtres de la pub du camer.

    Gars laisse!!!

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  2. Je reviens encore sur ton site et cette fois encore je suis complètement déçu de
    la lecture que tu fais de la pub au Camer.
    Je commencerai par ce avec quoi je suis d'accord avec toi; les présentateurs de
    Canal 2: Nuls. C'était tellement visible qu'ils ne savaient rien du sujet que ça
    en était pathétique.
    La suite...

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  3. Maintenant pour le reste, lorsque je lis tes écrits, j'ai toujours l'impression
    que soit toi-même tu as un problème en terme d'analyse de l'espace publicitaire
    camerounais, ou alors tu te laisses influencer par des données autres que
    l'objectivité. Je m'explique dans la suite...

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  4. Tu parles des agences-conseil (Bn'C) en bon terme; mais mon cher, l'échec de la
    Pub au Camer est en fait l'échec des agences. Lorsque tu prends les agences qui
    existent, et prends l'exemple de celle sus-citée, tu te rendras compte en premier
    qu'il y en a a peine deux ou trois qui ont des Directeurs Artistiques et, , parmi ces 2 ou 3 qui en ont, regarde le profil des DA et tu te rendras ensuite compte qu'il y en a à peine 1 qui mériterait réellement de l'être. Ensuite viens le cas des Directeurs de Créa. Tu prends le cas de Bobby Shaaman comme un exemple
    mais pour une agence comme MW, ça a vraiment été l'aveu d'une faiblesse notoire.
    Je m'explique: Un Directeur de Créa dans une agence a un background non-seulement
    académique (scolaire), mais aussi un background et des connaissances en Arts plastiques et dans les techniques de communication...

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  5. Cette agence pourtant
    reconnue a "bazardé" Directeur de Créa quelqu'un sans background et sans pratiquement aucune connaissance dans ces domaines et encore plus sans aucune expérience dans les mêmes domaines sinon un passé en imprimerie (lol). Le résultat c'est que, (comme je te l'ai fait remarquer la dernière fois, l'impact d'un bon spot publicitaire se sent dans la réaction au niveau des consommateurs, le client principal de MW (La firme de Téléphonie en jaune) a constaté que les campagnes venant de l'agence n'avait pas d'impact sur le consommateur et la Directrice de l'agence a pu avec le temps constater les lacunes (sic) de son Directeur de Créa (au demeurant recommandé par le Directeur Artistique avec qui il aurait des liens (éloignés (sic)) de parenté ce qui est l'origine réelle de la rupture. On n'abandonne pas de gaieté de cœur un salaire de 600.000frs CFA au Cameroun lorsqu'on gagnait 90.000frs précédemment

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  6. Pour continuer avec les agences, j'arriverai au Créatifs qui y travaillent. Très
    svt, ce qui sort des agences est crade parce que, les créatifs qu'on y emploie
    sont eux aussi soit sans talent, sans connaissances et, sans expérience. Cela se
    passe ainsi parce que, en dehors d'une ou deux agences, les directeurs des autres
    agences ont une malhonnêteté tellement poussée que (à l'exemple de celui qui était sur le plateau et que tu glorifies pourtant), lorsqu'ils réussissent à avoir un
    créatif talentueux dans leur agence, il est obligé pour sa survie de foutre le
    camp parce qu'on le paye mal ou pas du tout et l'agence se retrouve en train de
    changer de personnel trop régulièrement ou alors d'employer des personnes au petit
    talent que se réfugient derrière un emploi "sécurisé" bien que petitement
    rémunéré.

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  7. La troisième chose que tu aurais dû faire remarquer c'est que, en réalité, selon
    les lois sur la Pub, les agences-conseil n'ont pas le droit de faire de la production mais pourtant, on constate partout au Cameroun qu'elles sont en train de se doter d'unités de production. A quoi servent alors les agences de
    Production? On ne peut tout faire à la fois. En plus pour ne pas oublier les chefs de pub, regarde dans ces agences (en premier chez ton "ami" de Bn'C qui est chef de pub et quel est son profil: c'est n'importe quoi au Cameroun. Lorsqu'on maîtrise son domaine comme le faisait remarquer JPT, on a les arguments pour convaincre le client du bien fondé de la campagne que l'on a décidée pour lui.

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  8. Le problème qui se pose c'est que lorsque ces agences-conseil travaillent avec des agences de production, pour que ces dernières soient payées ensuite, cela devient de la gymnastique, je ne parle pas des producteurs indépendants qui sont pratiquement à leur merci et qui ne sont que très rarement payés a la juste valeur de leur travail ou des fois même pas payés du tout (Renseigne-toi encore du côté de l'agence représentée sur le plateau de Canal2)

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  9. J'ai entendu des gens sur le plateau (Bobby Shaaman) dire que en tant que Directeur de Créa, il laissait ses créatifs aller dans tous les sens comme bon leur semblait. Mon Dieu! Mais, il y a des règles et des principes en création. J'invite ces gens a prendre des cours d'Arts plastiques ou tout au moins à
    s'instruire sur les règles de la Composition et sur les principes de Communication. Lorsqu'on crée, ce n'est pas du hasard, il y a des normes et des principes a respecter; c'est pour ça que l'on parle de Courants et qu'on enseigne
    la Géométrie du Design.
    Mes amis instruisez-vous un peu au Camer avant de créer des blogs ou vous étalerez encore et toujours vos lacunes.

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  10. Je sais que j'ai été "un peu" long, mais c'est que ça commence à me gonfler tout se qui se passe dans la pub au Camer. Trop d'apprentis sorciers qui prennent pourtant les devants. J'espère que vous pourrez toutefois lire toutes mes interventions ss pb bien que découpées à cause de la limitation du nombre de lettres ds la case de texte des interventions du blog.
    A bientôt et j'espère avec des progrès dans la pub au Kmer.
    Le Défenseur de la Pub' au Camer

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  11. Ah j'allais oublier. Concernant le diffuseurs je pense que Canal 2 ne pourra plus nous surprendre. On ne peut aller plus bas que terre. Cette chaîne de télé, c'est n'importe quoi.

    Le défenseur de la Pub' au Kmer

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